Après un début d’année 2021 extrêmement excitant et notamment une Free Agency qui a fait grand bruit avec l’arrivée de Candace Parker, excusez du peu, le Chicago Sky débute ce samedi la 16ème saison de son histoire, la 25ème de la WNBA, avec une ambition rarement vue et affichée sur les bords du Lac Michigan ! Et comment peut il en être autrement quand on dispose probablement de l’effectif le plus complet et solide de l’histoire de la Franchise ? De quoi aller chercher un premier titre en octobre ?
Direction le titre ?
A la seconde ou on a appris l’officialisation de l’arrivée de Candace Parker, le mot titre était dans toutes les bouches quand on parlait du Sky (sauf peut être Courtney Vandersloot, qui a souhaité ne pas aborder le sujet, par superstition) ! Depuis l’arrivée de Coach Wade, le Sky a entamé une grosse montée en puissance même si la saison dans la bulle de Bradenton a constituer un frein, avec notamment plusieurs blessures préjudiciables (Dolson puis Stevens et DeShields). Mais entre l’expérience, le talent et la complémentarité du roster, il y a de quoi être ambitieux et imaginer Chicago jouer les premiers rôles.
Malgré tout la concurrence est monstrueuse et des équipes comme Las Vegas, Seattle ou encore Minnesota auront leur mot à dire pour se disputer l’étiquette de favori. Si à l’Est Chicago semble avoir une longueur d’avance sur les autres, même si la encore Connecticut peut se mêler à la discussion, les principales rivales pour obtenir le trophée à la fin seront de l’autre côté, ce qui peut aider le Sky à monter en puissance au fil de la saison. Attention quand même à une période particulièrement délicate : juin avec 8 déplacements sur 12 matchs et une Astou Ndour qui partira disputer l’Eurobasket. Outre ce contre-temps, sauf blessures évidemment, le Sky aura la possibilité d’affirmer ses ambitions et vu le format des Play-Offs qui permet d’esquiver quelques matchs en finissant très haut au classement, ça ne pourra être que bénéfique.
Mais concrètement, en plus d’une addition incroyable de talents (et des joueuses aussi fortes comme Lexie Brown ou Brittany Boyd coupée du roster !), le Sky va probablement opéré quelques changements dans sa manière de procéder cette saison. Lesquelles ? C’est ce qu’on développe ici :
D-FENSE ! D-FENSE !
Après « titre », c’est l’autre mot qui ressortait le plus de toutes les conversations concernant le Sky lors de cette pré-saison. Car si le Sky affichait un jeu spectaculaire, avec beaucoup de rythme (meilleur Pace de la WNBA des 2 dernières saisons cumulées) et une circulation de balle de qualité, les critiques se portaient surtout sur les aptitudes défensives de l’équipe. Individuellement il y avait déjà un potentiel certain, avec des joueuses comme DeShields ou Stevens notamment, mais ces 2 dernières étant souvent blessée l’an dernier (tout comme Stef Dolson et Jantel Lavender), l’alchimie collective n’a jamais été optimale. Autre facteur très important, le manque de temps pour travailler tout ça à Bradenton. Car comme l’expliquait Yoann Cabioch’ (coordinateur vidéo du Sky, hélas encore bloqué en France à l’heure actuelle), le staff voyait bien quelles étaient les soucis défensifs, mais il n’y avait jamais le temps de faire des entraînements pour régler ça, avec la répétition des matchs en peu de temps et des sessions plus axées sur la récupération que les mises en places tactiques.
Cette année, Chicago a bénéficié de plus de temps et a donc mis l’accent sur ce secteur en particulier et l’arrivée de Candace Parker, DPOY dans la bulle, plus le retour d’Astou Ndour, ne disent rien d’autre ! La draft de Natasha Mack DPOY de sa conférence Universitaire, s’inscrit dans la même logique, même si elle n’a pas été conservée dans le roster final (mais il est fort probable qu’elle revienne rapidement, pour palier les absences prochaines de Dolson et Ndour). Coach Wade expliquait que Mack était la joueuse qui a contré et dévié le plus de tirs dans un Training Camp auquel il a participé et semble beaucoup apprécier cette jeune intérieure énergique, donc il n’est pas impossible loin de la qu’elle retrouve le groupe rapidement.
Mais au delà des individualités, c’est la défense collective qui va devoir faire un bond en avant et permettre à l’ensemble d’être plus équilibré. L’une des principales faiblesses de l’équipe venait de la défense des extérieures pour bloquer les pénétrations adverses, mais si Copper reste dans le 5 au lieu d’Allie Quigley comme on l’a vu lors du dernier match de pré-saison, l’équilibre défensif est tout de suite plus important, de part l’activité incessante de Kah. En second rideau, une Diamond DeShields a 100% physiquement et mentalement est capable de faire de grandes différences avec un mix taille / puissance / vitesse rare en WNBA, qui lui permet de contenir les joueuses qui partent en drives, de proposer des aides et repartir couvrir la joueuse laissée seule, switcher à tout va, contester au cercle ou couper les lignes de passes ! Elle est la clé de la réussite du Sky cette saison, non seulement en attaque mais aussi et presque surtout, par son impact défensive. Et comme elle le dit elle même : « Nous n’aurons pas d’identité de jeu cette saison sans défense. » ou encore « Je veux qu’on parle de ma défense, j’attend de vous les médias que vous mettiez l’accent sur ce que je sais faire de ce côté du parquet. Tout le monde dans le 5 de départ peut scorer, les remplaçantes aussi, mais Coach Wade a donné beaucoup de responsabilités défensives à Kah (Copper) et moi pour faire franchir un palier à l’équipe. »
Et encore derrière, les possibilités sont multiples pour former des duos ultra complémentaires et couper l’accès au cercle ! Candace Parker, Astou Ndour, Stef Dolson, Ruthy Hebard et donc Natasha Mack si/quand elle revient, donnent autant de line-ups différents capables de jouer physique, contrer, faire des box outs, faire le ménage et récupérer les rebonds ! Après un première saison qui l’a vue monter en puissance au fil des matchs, Hebard est une autre joueuse dont la progression sera un élément vital au succès de l’équipe. Vu sa saison en Turquie, il y a peu de doutes à avoir la concernant. De plus, il n’est pas interdit de penser que tout ces renforts dans le secteur intérieurs soient une préparation à une éventuelle (probable ? Inévitable ?) série de Play-Offs contre les Las Vegas Aces pour résister à leur énorme secteur intérieur !
Bref, tout ne semble être qu’une question de réglages et avec beaucoup de temps entre les matchs pour s’ajuster, il y a fort à parier que le Sky saura surprendre son monde avec sa défense cette saison !
Un jeu plus lent ?
Ces 2 dernières saisons, l’équipe de James Wade a séduit par son jeu offensif fluide, rapide et spectaculaire, plus haut Pace de la ligue en 2019 et 3ème dans la bulle en 2020 (avec plusieurs blessures importantes notamment Diamond DeShields). Néanmoins, plusieurs signes montrent qu’un changement pourrait intervenir à ce niveau.
Déjà parce que Candace Parker, élément essentiel de l’attaque, vient d’avoir 35 ans et malgré une très bonne condition physique, difficile de l’imaginer enchaîner les aller/retour à fond la caisse. Mais surtout, elle opère en jouant les post-ups et en s’adaptant aux mouvements de ses partenaires : si elle trouve une solution de passe elle donnera la balle pour un tir ouvert, si elle peut exploiter son match-up en partant au cercle elle le fera. Même chose pour Stefanie Dolson qui pourra aussi exploiter des mismatchs en low posts. Mais ces phases de jeu arrivent rarement avec une équipe qui joue à 100 à l’heure comme on l’a vu ces dernières années.
De plus, si encore une fois on se fie au 5 de départ aligné lors du dernier match de pré-saison contre Indiana (Dolson, Parker, DeShields, Copper et Vandersloot), on dispose en Diamond et Kah de 2 joueuses explosives vers le cercle, qui vont se projeter avec des cuts pour offrir des solutions aux post-ups de Candace et Stef, afin d’aller chercher des paniers de près, car si elles peuvent toutes les 2 shooter de loin sans trop de soucis, leur jeu est surtout basé sur des drives agressifs au cercle pour provoquer des lancers, un gros manque au Sky l’an dernier (12ème de la WNBA en lancers tentés et réussis) !
A quoi s’attendre ?
Avec Shyla Heal qui arrive aujourd’hui même à Chicago et qui manquera les 2 premiers matchs de la saison régulière (période d’isolement + tests négatifs à fournir), puis Stef Dolson qui manquera la fin mai pour participer aux qualifications aux JO de Basket 3×3, et enfin Astou Ndour qui partira à l’EuroBasket début juin, le Sky ne disposera de l’ensemble de son effectif qu’après la coupure des JO, sans même parler d’éventuelles blessures ! Dans ces circonstances, possible que le Sky ne prennent pas forcément la ligue d’assaut lors des premières semaines de compétition.
Néanmoins une fois que l’ensemble de l’équipe sera là et habituée à jouer ensemble, ce qui ne devrait pas prendre trop de temps puisque 8 des 11 joueuses du roster étaient déjà là l’an dernier et 6 d’entre elles sont là depuis 3 ans minimum, le mix de talent, d’expérience et de complémentarité qu’on présente à fière allure et a clairement le potentiel pour se mêler à la course aux premières places sans trop de difficultés.
Le Sky sera attendu cette saison et n’a pas peur d’afficher ses ambitions, mais plutôt que voir ça comme une pression supplémentaire, l’équipe voit ça comme une opportunité unique d’aller chercher une bague et entre dans l’histoire. On trouve difficilement meilleure motivation !
Liens complémentaires :
Le roster final : https://chicagoskyfrance.wordpress.com/effectif-2021/
Le calendrier de la saison : https://chicagoskyfrance.wordpress.com/calendrier-2021/
Chicago Sky France 
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